Summary of our remarks, for the english speaking folks:
A good standard rack for such a route would be:
Yves:
L12 (T, A1)
L13 (Y, A1)
L14 (T) Cheminee infame ou Tuan a un mal de chien a se
faufiler, hissage et jumarage penible aussi.
L15 (Y, A2)
Bivouac a Grey Ledges (R14). On installe le portaledge, ca
fait un entrainement et c'est bien plus confortable. On trouve plein
d'eau, on en prend pas mal
L17 (Y, A3) Yves: Premiere longueur de A3, excitation ! La longueur
consiste essentiellement en une longue traversee vers la gauche. Plomb
de 5-6m lorsque un TCu glisse.Tuan:La longueur laisse Tuan, qui suivait, creve, car il y a passe au moins
deux heures avec un sac assez lourd sur le dos. Raisons: les pitons corniere
sont tres tres durs a enlever parfois, et de plus il y a deux points qui
ont lache, ce qui n'a pas facilite la "remontee" (en fait traversee) au
jumars. Pour faire gagner du temps a la cordee, il laisse le toit a
contrecoeur a Yves, qui avait judicieusment sorti le portaledge pendant ce
temps.
L18 (Y, A0 -toit-, A3) Longueur spectaculaire qui franchit un
toit de 10m en artif facile. Longueur tres photogenique !
Bivouac sur portaledge a R11.
L19 (T, A3, A2) e debut de la longueur traverse sur la droite. Les rurps et coperheads
sont fixes. Ensuite, la longueur remonte une fissure bien droite qui est dans
un angle. Elle passe essentiellement sur coinceurs et TCU. Tuan laisse
echapper, en essayant de la placer, la corniere sciee 3/4, elle va nous
manquer. Il s'en sort en faisant un mouvement de la derniere marche des
etriers. La longueur n'avait pas l'air si surplombante, mais le sac de hissage
decolle pas mal de la paroi.
L20 (Y, A3) The Groove. Plein de Rurps en place. Assez facile,
donc. Une premiere fissure, puis un diedre peu profond, dont on sort sur
la droite en traversee par une echelle de rivets.
L21 (T, A3) The triple crack. Tuan prend un plomb de 10-15m
(un RP glisse, un Alien glisse, puis deux sangles de rurps
cassent). Je me retrouve sens dessus dessous avec le portaledge. On a
beau s'efforcer de blaguer, le stress est la : ce n'est pas agreable
de sentir les protections lacher les unes apres les autres. Et puis il
faut recommencer tout le travail. Tuan passe au total 5h30 dans la
longeur.
Bivouac sur portaledge a R20.Tuan:
A la deuxieme tentative, Tuan passe en utilisant quatre pitons couples ou
cravates de suite. Plus haut, dans la troisieme fissure, il prend un autre
plomb (moins important) en pleine nuit. Mais la longueur comporte des spits
qui permettent de traverser d'une fissure a l'autre, et de plus, elle est dans
une dalle surplombante, si bien que la chute est inoffensive. A la descente
c'est de nouveau la galere, car il a oublie de se decorder, et de plus passe
dans la boucle de sa propre corde. Minuit est bien passe quand il rentre dans
son duvet (alors qu'Yves s'y etait deja installe depuis plusieurs heures ...
pour assurer).
L22 (Y, A2)Tuan: Une longueur tres soutenue, sur une fissure etroite d'un seul jet en
pleine dalle et plein gaz, avec pratiquement pas d'equipement en place,
ou Yves utilise pratiquement tous les pitons de la cordee, dont encore plein
de couplages, ainsi qu'une bonne partie de la journee...
L23 ... l'autre etant mise a profit par Tuan, qui arrive au relais juste a
la tombee de la nuit. La longueur suit la fissure precedente jusqu'a une
petite dalle, qui se franchit a present sur quelques golots donnant accces
a une echelle de rivets, durs a remonter a cause du tirage. A cause de la
tombee de la nuit, et du fait qu'il ne savait pas si on allait bivouaquer
juste en dessous de Chicken ou non, Tuan n'a pas installe le relais de
maniere optimale pour le bivouac, d'ou une grosse perte de temps dans la
nuit, pour tout demeler. Yves: (T, A2 puis A0 sur gollots). On arrive assez tard a ce
relai, la vire au dessus est occupee par les mutants du Muir. On reste
donc la pour le bivouac sur portaledge. On met du temps pour installer
le bivouac, rancon des efforts de la veille.
L25 (Y, A3)
Compte tenu du fait que l'A0 ne compte pas, Yves enchaine sur la
longueur suivante, ce qui permet a Tuan de recuperer un peu (du manque de
sommeil essentiellement). L'energie d'Yves est salutaire en ce dernier jour
ou il y a un total de six longueurs a faire, dont quatre d'artif serieux.
Le depart est delicat, mais Yves trouve que la
suite est un regal, ce qui n'est pas l'avis de Tuan car c'est une traversee
sur une partie convexe delimitant deux plans.
Yves:
Depart un peu flippant en A3 au dessus de la vire...
L26 (Y, A2) Un petit diedre, qu'Yves negocie vite fait bien fait. L'artif devient en
fait plus naturel, car il y a moins de trous de pitons. Les relais deviennent
aussi en general moins bons, avec des gollots moins recents et moins nombreux.
L27 (T, A2)
Suivant un angle a droite, la longueur est varie et interessante, avec
le franchissement de deux petites avancees, et une variete de fissures.
L28 (T, A2)
La nuit tombe de nouveau. La longueur est en fait facile, car
pratiquement entierement equipee. Le mouvement-cle est de trouver un moyen
d'utiliser un gros piton dont l'oeil est casse, la solution etant de faire
passer un "rivet hanger" extra-fin entre le corps du piton et le rocher. De
maniere surprenante, la traversee sous le toit est en fait une (petite)
descente.
Relai apres un petit toit. La nuit est tombee,
l'enfer peut commencer !
L29 (Y, 5.6) cheminee d'enfer. Naif comme tout, je pars en
tennis dans la longueur ("fontaine, je ne boirai plus de ton eau...")
Je depense donc beaucoup de temps et de sueur dans la longueur... Je
finis par trouver un arbre pour faire le relai (en bout de corde) et
je commence le hissage. Infernal car le sommet est en pente douce,et
Tuan ne m'aide pas... Mais que se passe t'il ? Il a perdu sa frontale
de secours et n'a plus de pile dans l'autre... Il s'est donc emmele
dans le relai, a du lacher la zip line et commence a jumarer dans
cette ravissante cheminee/offwidth avec la petite lampe torche de
secours entre les dents. Il n'y a qu'a voir sa tete a l'arrivee pour
cpomprendre que c'etait un peu fatiguant. Je suis aussi epuise par le
hissage (j'ai encore mal aux reins une semaine apres !) mais trop
excite d'etre au sommet pour ressentir la fatigue.
Sommet a 2h30 du matin, bivouac.
Commentaires en general:
Yves: J'etais tres stresse pendant J2 et debut de J3, deprime et
pret a abandonner car voyant qu'on n'allait pas assez vite. Apres ca
(c'est-a dire apres avoir decide d'y aller, sans risque puisqu'on
avait trouve de l'eau) je me suis senti de mieux en mieux dans cet
univers, et meme pret a y rester beaucoup plus longtemps. (Je crois
que la fatigue a un effet euphorisant sur moi !) Tuan a souffert dans
L21 et n'a pas assez recupere apres. Il avait donc moins la peche sur
la fin (J5 et J6).
Ne pas negliger le sommeil. Je sais que je peux me contenter
de 4h30 ou 6h de sommeil pendant longtemps.
Ne pas negliger le fun. La prochaine fois on prendra des
petites gateries pour detendre l'atmosphere... (ton pastis, avec ou
sans glacon ?) Apres tout on est la pour s'amuser.
Ne pas negliger les pitons. C'est moins clean que les
coinceurs, mais c'est ralant de batailler avec d'improbables couplages
alors qu'un angle scie ferait tres bien l'affaire.
Ne pas negliger le matos. On etait tellement contents de vivre
cette belle aventure qu'on a lance nos friends aux quatre vents. La
prochaine fois on fera plus attention (4 friends disparus...)
Tuan:
Les longueurs avec artif a pitons prennent un temps inimaginable. Si on
m'avait dit auparavant par exemple que dans une journee, nous ne ferions que 2
ou 3 longueurs, je ne l'aurais pas cru auparavant. Le grigri est donc
totalement indispensable. On avait un siege de relais qui aidait un peu, mais
il faudrait un truc beaucoup plus confortable, de type planchette rigide (et
pour moi, un harnais mieux regle, le mien, malgre sa largeur, m'ayant laisse
des marques encore sensibles deux semaines apres).
Comme Yves l'a remarque judicieusement, l'esprit dans lequel prendre ce type
d'ascension est celui d'une croisiere en haute mer, et non pas d'une course
alpine. Il n'y a pas (ou du moins ne devrait pas y avoir) de tension liee au
danger (qui est assez mince), mais le risque est plutot le decouragement et
l'inattention par usure. Au moins on aura pris le temps de faire de bonnes
photos, mais j'ai l'impression qu'il faut se mettre a l'aise au maximum, quite
a sacrifier la vitesse, qui de toutes manieres n'a aucune importance. Apprendre
a reellement vivre dans le vertical, s'y sentir a l'aise comme sur le sol.
Question matos, il ne faut pas hesiter a en prendre plein, plein, car on finit
toujours par en manquer, et a avoir a faire des manips a cause de cela.
El Cap, The Shield, VI 5.8/A3
Here is the beta that we had, provided by Clint Cummins
(clint@leland.Stanford.EDU), and the trip report (in French) that we produced.
We also took some spectacular
pictures.
Beta from Clint Cummins
Shield -- I did this a few years ago. My hardest pitch was the "A3 groove"
(second one above the Roof, and just before the Triple Cracks). The crux
was tying off a fixed RURP which had lost its sling/cable and was somewhat
buried. A thin rivet hanger should be good for such tasks; I used a wire
on a small RP which got a bit tweaked as a result.
It is also a lot of work to get your bags up from the ground
to the Shield Roof. We actually did the Dorn Direct, but that is another
story. We had a 3-person team, which helped a lot for hauling.
Much of the route is fixed, including most of the Shield Roof and the Triple
Cracks. Take several sets of TCUs, for the pitch above the Shield Roof, and
the two pitches above the Triple Cracks -- we had to do a lot of backcleaning
on those pitches.
We bivvied at Mammoth, Grey Ledges, below the Shield Roof, below the Triple
Cracks, and at Chickenhead, all with one pitch fixed above. You can bivvy
virtually at any belay between the Shield Roof and Chickenhead, because there
are lots of bolts. But it wouldn't make much sense to bivvy a pitch or two
below Chickenhead, because those rivet ladders go so quickly. By the way,
Chickenhead ledge slopes, so you'll need to sleep in your portaledge (or
hammock) there.
This time is likely slow, because it included an epic 4+ hour lead of
the last pitch of the Dorn Direct, which ends at the Shield roof.
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Description par Yves Briere et Tuan ( 8-14 juin 1994)
J1
Tuan: Le hissage se fait sur six longueurs de
cordes. La premiere est une corde statique que l'on remonte sur 3 longueurs et
demi. On a ete un peu gene par le fait qu'une cordee en dessous de nous (qui
allait partir dans Salathe, plus legers, ils hissaient plus vite) utilisait la
meme corde. La corde a tendence a pendre a droite de la ligne de hissage. En
particulier, le premier relais est sur une vire au dessus d'un petit diedre
qui se trouve a gauche de la grande dalle ou pend la corde. A la longueur 4,
on change de corde, en faisant un crochet par la droite et une traversee a
gauche de nouveau. Globallement le hissage est penible car il se fait a
partir de vires, les sacs sont tres lourds, et l'inclinaison n'est pas si
grande. Du coup, on utilise le "space hauling", sauf pour la longueur 6 qui
demande de decoincer le sac souvent car c'est des diedres avec de petites
avancees. Yves remonte avec le petit (mais lourd) sac au baudrier, alors que
Tuan tire difficilement le sac de hissage. A Mammoth Terraces, il y a beacoup
de place, mais aucun emplacement n'est reellement excellent. Yves:
Fixage de L11 (5.9, Y). La prochaine fois que je mets les
chaussons, c'est dans 18 longueurs !
Bivouac sur Mammoth Terraces.
J2
Tuan: Ces longueurs d'artif ressemblent passablement a celles du Nose
et passent sans utiliser de clous. Elles suivent plutot des diedres, ce
qui n'est pas tres agreable, en particulier pour L14, ou le diedre, est
relativement ouvert au debut, mais se referme ensuite avec un angle tres
ferme qui fait en fait presque une cheminee. C'est desagreable d'utiliser les
etriers dedans, car tout s'emmele au fond du diedre (corde, etriers,
matos...). Tuan en a marre de se mic-mac, et essaye plusieurs methodes sans
succes. Libre: la configuration de la cheminee n'est pas facile, de plus
il ne peut pas atteidre la fine fissure au fond du diedre pour se proteger.
Artif sans etriers: pas terrible pour tester les points et appliquer la
force dans la bonne direction: resultat, un plomb de 8m, qui par chance
n'a pas d'effet. On repasse aux etriers en essayant de ne pas tout emmeler.
Yves tire aussi la langue apres avoir remonte au jumars, mais heureureusement,
il trouve la longueur suivante, que l'on fixe, (et le pretendu passage de A2)
facile, ce qui nous permet de finir a une heure raisonnable. J3
L16 (T, A2) Tuan: suit un angle a droite, et oblique un peu
vers la gauche. Artif assez soutenu, pas mal sur petits coinceurs. Tuan voit
encore un Alien/TCU lacher et redescend de 1.5m, ce qui le decide a sortir le
premier piton de la voie. La seconde partie de la longueur est plus facile,
on depasse un relais d'ou part une magnifique echelle de spits en direction du
Muir.
Yves:
On laisse a droite la bifurcation pour Muir
Wall. Au dessus de R16, on ne peut plus faire demi-tour. J'aurais eu
le topo du Triple Direct, j'aurai fait le forcing pour bifurquer vers
le Nose... Et etre a temps pour le rdv avec les copains au
sommet... Par chance, je ne l'avais pas et Tuan etait tres motive pour
continuer. (Pour etre dans les temps on aurait du etre 6 longueurs au
dessus. On en etait loin, sacre Romain Vogler !). J4
Yves desequipe sa longueur, pendant que Tuan remonte aux jumars en plein
vide sur la corde de hissage. J5
Tuan desequipe sa longueur, pendant que Yves remonte aux jumars en plein
vide sur la corde de hissage. J6
L24 (Y, A0) Tuan:
Yves remonte rapidement l'echelle de rivets (a ne pas confondre avec les
golots. Ils ne sont pas prevus pour retenir une chute) malgre quelques
mouvements delicats a faire sur la dalle. Chickenhead est une tres belle
vire, meme si elle n'est pas tout a fait plate, et parsemee de protuberances
(les tetes de poule en question).
J7
Descente, tres fatiguante aussi. On finit quand meme par
trouver la bonne methode : il faut trainer, pousser, balancer, cogner,
le haul bag, pas le porter.
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